“Tout ce qui peut être fait un autre jour, le peut être aujourd'hui.” - Michel de Montaigne
Selon une étude, 80% des salariés et 76% des entrepreneurs disent procrastiner entre 1 et 4 heures chaque jour.
De nombreuses études ont fait le lien entre la procrastination et la depréssion, l'anxiété et une faible estime de soi. Selon l'Association Psychologique Américaine, la procrastination peut aussi jouer un rôle dans l'apparition de troubles de l'attention et de l'hyperactivité (TDAH), Troubles obsessionnels compulsifs et un bon nombres d'autres conditions.
La cause principale de la procrastination
Lorsque vous pensez à la procrastination, vous imaginez probablement l'état d'esprit classique du "je le ferai demain". C'est la procrastination passive. Mais il y a un autre aspect de la question : la procrastination active.
Procrastination Active vs Passive
Les procrastinateurs actifs ? C'est un groupe intriguant.
Il s'agit de ceux qui ont fait de la procrastination leur amie. Ils choisissent de retarder volontairement, conscients qu'une échéance imminente aiguise leur concentration. C'est comme un sprinter qui s'épanouit lorsque le temps passe.
Imaginez : Cinq rapports à déposer avant le week-end. Un procrastinateur actif peut s'attaquer à l'un d'entre eux le lundi, à l'autre le mercredi, puis regrouper les trois derniers le jeudi, en misant sur cette pression pour stimuler sa productivité.
Mais les procrastinateurs passifs ? C'est une autre histoire.
Ce sont eux que la plupart d'entre nous imaginent lorsque nous entendons le mot "procrastiner". Pour eux, l'hésitation provient souvent du doute ou de l'indifférence pure et simple.
Pour reprendre notre exemple précédent, un procrastinateur passif reporterait ses cinq rapports au jeudi soir, non pas en raison d'un plan stratégique, mais peut-être par peur de ne pas réussir, ou peut-être parce que l'idée même d'écrire est trop banale pour être supportée.
Notre cerveau, avec ses circuits complexes, nous pousse souvent à ressentir avant de penser, grâce au système limbique. Il s'agit de la partie qui tient les rênes de nos émotions et de nos souvenirs.
Ainsi, lorsqu'une tâche ressemble à une montagne géante prête à nous submerger ou simplement à nous incommoder, nous sommes instinctivement prêts à la contourner. Il s'agit d'éviter les sentiments désagréables. C'est un peu comme si, voyant une flaque d'eau géante devant nous, nous décidions de la contourner plutôt que de la traverser de part en part.
La clé magique pour briser les chaînes de la procrastination ? Gérer ces sentiments.
Lorsqu'une tâche semble menaçante ou trop lourde à porter, c'est presque comme une ancre qui nous pèse. Il n'est donc pas surprenant que nous soyons si nombreux à associer le travail à des troubles émotionnels.
Pensez-y de la manière suivante : si un travail semble trop difficile ou compliqué, il peut susciter une tempête d'anxiété ou même un sentiment de désespoir.
C'est assez simple, en fait. Plus la tâche semble difficile, plus nous reculons. Toutes ces hésitations, toutes ces ondes négatives, s'empilent comme des briques dans un mur, et nous poussent à esquiver complètement la tâche.
Pourquoi affronter l'inconfort si nous pouvons l'éviter ?
Alors, la prochaine fois que vous tardez, posez-vous la question : Êtes-vous stratégique ou traînez-vous simplement les pieds ? Savoir faire la différence pourrait bien être la clé de la gestion des retards dans notre vie.
7 raisons pour lesquelles nous procrastinons
Il y a de nombreuses raisons pour léquelles une procrastinateur passif remmet les choses à plus tard, en voici 7 des plus communes et répandues :
Peur de l'échec :
Lorsque vous craignez que le projet que vous êtes sur le point d'entreprendre ne tourne mal, l'un de vos mécanismes de défense consiste à ne pas vous y engager du tout.
Voir une trop grande image :
Faire face à une tâche monumentale peut être décourageant. Sa taille et son ampleur la rendent inaccessible.
Mais tout grand projet n'est que la somme de ses parties. Le décomposer en éléments gérables permet non seulement de le rendre moins intimidant, mais aussi de tracer une voie claire vers l'avant, en créant de petites victoires qui vous motivent à aller de l'avant.
Dépression :
Lorsqu'une personne souffre d'un trouble anxieux généralisé ou d'une dépression, même les petites tâches peuvent lui sembler insurmontables.
Distractions :
Les distractions ont été identifiées comme l'une des principales causes de la procrastination chez les étudiants. Internet, qui reste l'une des plus grandes inventions de l'homme, est également devenu l'une des plus grandes distractions de l'homme.
Les réseaux sociaux envahissent notre vie quotidienne et nous privent souvent de ce précieux temps d'étude. Les jeux vidéo, la télévision et même les discussions entre amis peuvent nous amener à remettre à plus tard notre travail scolaire.
Perfectionnisme :
La recherche de l'excellence peut être un atout, mais lorsqu'elle se transforme en perfectionnisme, elle est paralysante. La crainte que le résultat ne corresponde pas aux normes très élevées fixées peut même retarder le début du travail.
Ce cercle vicieux, qui consiste à vouloir la perfection tout en craignant l'imperfection, entrave la productivité. Comme le montrent les recherches, le perfectionnisme est souvent un obstacle. Une étude de 2017 a confirmé que les personnes ayant des tendances perfectionnistes étaient également plus susceptibles de s'adonner à la procrastination.
Peur du succès :
Si la peur de l'échec est souvent invoquée pour justifier l'inaction, la peur du succès peut s'avérer un obstacle tout aussi redoutable.
Pour certains, la peur du succès peut susciter des émotions qui ressemblent à s'y méprendre à des traumatismes antérieurs, ce qui entraîne un comportement d'évitement.
Pour d'autres, qui ont eu l'impression de ne pas être à la hauteur, le sentiment qu'ils ne méritent pas leur succès les pousse à s'auto-saboter par la procrastination.
Il y a également des raisons de croire que des attentes élevées peuvent entraîner une peur de la réussite et retarder l'intention.
Manque de motivation :
Le manque de motivation est l'une des principales causes de la procrastination. Parfois, si nous choisissons de faire autre chose ou de ne rien faire du tout au lieu d'étudier, c'est parce que nous manquons d'intérêt. Il est donc important de raviver cet intérêt.
C'est une bonne idée d'écouter des conférences de motivation et des histoires de grands personnages à travers l'histoire, en particulier nos héros et mentors personnels. Il est également utile de raconter ces moments où l'on a surmonté des obstacles et des défis. Réfléchir à notre parcours jusqu'à présent peut nous donner un sentiment d'accomplissement et l'envie d'en faire plus.
Rappelez-vous les grandes choses que vous avez l'intention de réaliser et les sacrifices que vous avez faits jusqu'à présent. Mettez l'accent sur vos points forts et entourez-vous de personnes qui vous encouragent à travailler dur. Rejoignez des groupes d'étude et discutez de sujets académiques avec vos amis. Soyez votre plus grand fan et encouragez-vous à la victoire. Et n'oubliez pas que le meilleur moment pour commencer ce travail, c'est maintenant.
3 Techniques afin de rester Positif et Productif :
Le Lien entre Positivité et Productivité :
La recherche a montré qu'il existe un lien étroit entre la positivité et la productivité. Selon une étude réalisée par Shawn Achor, expert en psychologie positive, les employés heureux sont 31 % plus productifs que leurs homologues malheureux. Une autre étude de l'université de Warwick a révélé que les employés heureux sont 12 % plus productifs que leurs collègues malheureux.
Pratiquer la Gratitude :
Tout le monde peut bénéficier d'un effort pour pratiquer la gratitude au quotidien. Ces trois étapes peuvent vous aider à vous sentir plus reconnaissant et à apprécier les bonnes choses de votre vie :
Remarquez les bonnes choses dans votre vie
Commencez à remarquer et à identifier les choses pour lesquelles vous êtes reconnaissant. Soyez attentif aux petits détails quotidiens de votre vie et remarquez les bonnes choses que vous tenez parfois pour acquises.
Essayez les idées suivantes :
Chaque jour, pensez à trois choses pour lesquelles vous êtes reconnaissant. La nature. Les gens. La communauté. L'abri. Le confort des créatures, comme un lit chaud ou un bon repas. Il est étonnant de constater ce que l'on remarque lorsqu'on se concentre sur le sentiment de gratitude.
Tenez un journal de gratitude. En s'engageant à noter les bonnes choses chaque jour, on a plus de chances de les remarquer au fur et à mesure qu'elles se produisent.
Pratiquez des rituels de gratitude. Certaines personnes disent le bénédicité avant le repas. S'arrêter pour exprimer sa gratitude avant de manger n'a pas besoin d'être religieux. Il s'agit d'une habitude simple qui nous aide à remarquer et à apprécier la bénédiction de la nourriture sur la table.
Une fois que vous avez pris conscience des bienfaits de la vie quotidienne, l'étape suivante consiste à les savourer.
Savourer le sentiment de gratitude
Il y a des moments où vous vous sentez naturellement, à ce moment précis, rempli de gratitude. Ce sont des moments où vous vous dites : "Oh, wow, c'est incroyable !" ou "C'est génial !".
Faites une pause. Remarquez et absorbez ce sentiment de gratitude véritable et authentique. Laissez-le couler. Imprégnez-vous-en. Savourez vos bénédictions au moment où elles se produisent.
Exprimez votre gratitude
Exprimer sa gratitude va au-delà de la courtoisie, des bonnes manières ou de la politesse. Il s'agit de montrer son appréciation sincère. Lorsque vous remerciez quelqu'un, vous mettez également en pratique les deux premières compétences de gratitude : vous avez remarqué quelque chose de bien et vous l'avez sincèrement apprécié.
Essayez ceci :
Montrez votre reconnaissance à quelqu'un qui a fait quelque chose de bien. Dites : "C'était vraiment gentil de ta part de...", "Cela m'a vraiment aidé quand tu...", "Tu m'as rendu un grand service quand...", "Merci de m'avoir écouté quand...", "J'ai vraiment apprécié que tu m'aies appris..." ou "Merci d'avoir été là quand...." Vous pouvez également exprimer votre gratitude dans une lettre.
Exprimez votre gratitude en rendant service. La gratitude peut vous inciter à rendre un service ou à agir avec gentillesse ou prévenance. Vous pouvez aussi voir une situation dans laquelle vous pouvez "rendre la pareille à quelqu'un d'autre". Tenez la porte à la personne derrière vous, même si vous devez attendre un peu plus longtemps que d'habitude. Faites les tâches ménagères de quelqu'un d'autre sans que cette personne ne se rende compte que c'est vous. Remarquez ce que vous ressentez ensuite !
Dites aux personnes qui vous entourent ce que vous ressentez, ce qu'elles représentent pour vous. Il n'est pas nécessaire d'en faire des tonnes. Nous avons tous notre propre style. Mais si vous dites ce que vous ressentez sur le bon ton et au bon moment, même un simple "Maman, bon dîner. Merci !" a beaucoup de sens.
La véritable gratitude ne vous donne pas l'impression de devoir quelque chose aux autres - après tout, si vous avez rendu service à quelqu'un, vous ne voulez probablement pas que cette personne ait l'impression que vous attendez quelque chose en retour. Il s'agit avant tout de se sentir bien et de créer un cycle de bienfaits.
Entourez vous de Personnes Positives :
S'entourer de personnes positives est essentiel pour mener une vie épanouie. Les personnes positives peuvent avoir un impact profond sur votre état d'esprit, votre humeur et votre bien-être général. À l'inverse, les personnes négatives peuvent vous abattre et vous priver d'énergie.
Les personnes positives sont une source d'inspiration et de motivation. Elles peuvent vous aider à rester concentré sur vos objectifs et à surmonter les difficultés. Elles émettent des critiques et des commentaires constructifs, ce qui vous aide à progresser et à vous améliorer. Les personnes positives ont également une énergie contagieuse qui peut vous remonter le moral et vous donner confiance en vous.
Au contraire, les personnes négatives peuvent vous freiner et vous faire douter de vous-même. Elles peuvent être toxiques et épuisantes, se plaignant constamment et se concentrant sur le négatif. Les personnes négatives peuvent vous décourager de poursuivre vos rêves et vos objectifs, et leur attitude négative peut être contagieuse.
Il est donc essentiel de vous entourer de personnes positives qui peuvent vous encourager et vous inspirer. Recherchez ceux qui ont un état d'esprit de croissance et une vision positive de la vie. Ces personnes peuvent vous aider à rester concentré sur vos objectifs, à rester motivé et à conserver une attitude positive.
En conclusion, les personnes qui vous entourent ont un impact important sur votre vie. Choisissez judicieusement et entourez-vous de personnes positives qui peuvent vous aider à atteindre votre plein potentiel.
Pratiquez la Pleine Conscience :
La pleine conscience est une qualité naturelle que nous possédons tous. Elle est disponible à chaque instant si nous prenons le temps de l'apprécier. Lorsque nous pratiquons la pleine conscience, nous pratiquons l'art de créer de l'espace pour nous-mêmes - de l'espace pour penser, de l'espace pour respirer, de l'espace entre nous et nos réactions.
Ce qu'il faut savoir avant de pratiquer la pleine conscience :
Il n'est pas nécessaire d'acheter quoi que ce soit. Vous pouvez pratiquer n'importe où, il n'est pas nécessaire d'acheter un coussin ou un banc spécial - tout ce dont vous avez besoin, c'est de consacrer un peu de temps et d'espace pour accéder chaque jour à vos compétences en matière de pleine conscience.
Il n'existe aucun moyen de calmer votre esprit. Ce n'est pas le but recherché. Il n'y a pas d'état de béatitude ou de communion dans un autre monde. Tout ce que vous essayez de faire, c'est de prêter attention au moment présent, sans jugement. Cela semble facile, n'est-ce pas ?
Votre esprit va vagabonder. Lorsque vous vous entraînez à prêter attention à ce qui se passe dans votre corps et votre esprit au moment présent, vous vous apercevez que de nombreuses pensées surgissent. Votre esprit peut dériver vers quelque chose qui s'est passé hier, se perdre dans votre liste de choses à faire - votre esprit essaiera d'être n'importe où, mais pas là où vous êtes. Mais l'esprit vagabond n'est pas une chose à craindre, il fait partie de la nature humaine et fournit le moment magique pour l'élément essentiel de la pratique de la pleine conscience - l'élément qui, selon les chercheurs, conduit à des cerveaux plus sains et plus agiles : le moment où vous reconnaissez que votre esprit s'est égaré. En effet, si vous remarquez que votre esprit s'est égaré, vous pouvez le ramener consciemment au moment présent. Plus vous le ferez, plus vous serez en mesure de le faire encore et encore. C'est toujours mieux que de marcher en pilotage automatique (par exemple, arriver à destination sans se souvenir du trajet, se retrouver avec la main au fond d'un paquet de chips que l'on voulait seulement grignoter un peu, etc.).
Votre cerveau jugeant va essayer de prendre le dessus. La deuxième partie du puzzle est la partie "sans jugement". Nous sommes tous coupables d'écouter le critique dans notre tête un peu plus que nous ne le devrions. Mais lorsque nous nous entraînons à examiner nos jugements et à les dissiper, nous pouvons apprendre à choisir notre façon de voir les choses et d'y réagir. Lorsque vous pratiquez la pleine conscience, essayez de ne pas vous juger pour les pensées qui surgissent. Remarquez les jugements qui surgissent, notez-les mentalement (certaines personnes les qualifient de "pensées") et laissez-les passer, en reconnaissant les sensations qu'ils peuvent laisser dans votre corps et en les laissant passer également.
Il s'agit de revenir sans cesse à l'instant présent. Il semblerait que notre esprit soit câblé pour se laisser emporter par les pensées. C'est pourquoi la pleine conscience consiste à revenir, encore et encore, à la respiration. Nous utilisons la sensation de la respiration comme point d'ancrage dans le moment présent. Et chaque fois que nous revenons à la respiration, nous renforçons notre capacité à recommencer. Il s'agit d'un exercice de musculation pour le cerveau.
Comment Pratiquer la Pleine Conscience :
Si la pleine conscience peut sembler simple, elle ne l'est pas forcément. Le véritable travail consiste à prendre le temps, chaque jour, de s'y consacrer. Voici un petit exercice pour vous aider à démarrer :
Asseyez-vous. Trouvez un endroit calme et tranquille pour vous asseoir.
Fixez-vous une limite de temps. Si vous débutez, il peut être utile de choisir une durée courte, par exemple 5 ou 10 minutes.
Observez votre corps. Vous pouvez vous asseoir sur une chaise, les pieds posés sur le sol, vous asseoir librement les jambes croisées, dans la posture du lotus, vous agenouiller - tout va bien. Assurez-vous simplement que vous êtes stable et dans une position dans laquelle vous pouvez rester pendant un certain temps.
Ressentez votre respiration. Suivez la sensation de votre respiration lors de l'expiration et de l'inspiration.
Remarquez quand votre esprit s'égare. Inévitablement, votre attention quittera les sensations de la respiration pour se porter sur d'autres choses. Lorsque vous vous en apercevez - quelques secondes, une minute, cinq minutes - ramenez simplement votre attention sur la respiration.
Soyez indulgent avec votre esprit vagabond. Ne vous jugez pas et ne soyez pas obsédé par le contenu des pensées dans lesquelles vous vous perdez. Revenez simplement.
C'est tout ! C'est la pratique. Vous partez, vous revenez, et vous essayez de le faire aussi gentiment que possible.
Conclusion
Le constat est clair : la procrastination, qu'elle soit active ou passive, peut nous entraver de différentes manières.
Elle est liée à des émotions complexes telles que la peur, le perfectionnisme, voire même la dépression. Pourtant, ce n'est pas une fatalité. Comprendre nos motivations derrière le report des tâches et gérer nos émotions peut aider à surmonter ce comportement.
La pleine conscience, la pratique de la gratitude et l'entourage positif sont autant d'outils pour lutter contre la procrastination. En reconnaissant les signaux qui nous poussent à repousser nos actions, nous devenons plus capables de les affronter et de retrouver une productivité équilibrée.
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